
Un constat partagé
Le rôle du plastique dans les activités de recherche est aujourd’hui bien documenté. Dans certains laboratoires, un·e biologiste peut utiliser jusqu’à 1 tonne de plastique par an, soit jusqu’à vingt fois plus que la moyenne d’un·e citoyen·ne européen·ne.
À l’échelle mondiale, la recherche représenterait environ 2 % des déchets plastiques produits chaque année.
Autant dire que même dans des environnements où la technicité impose des contraintes fortes, la question du plastique jetable devient un enjeu majeur.
Des initiatives concrètes pour changer les pratiques
Plusieurs laboratoires français ont choisi de s’attaquer au problème à la source : mesurer, tester et adapter leurs pratiques.
- Le projet Redplast_up, soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et coordonné par plusieurs instituts, vise à dresser un état des lieux des usages plastiques dans les laboratoires. Il s’appuie sur la création d’un calculateur d’empreinte plastique et la mise en commun de protocoles alternatifs pour réduire les consommations.
- À Toulouse, sept laboratoires ont participé à une expérimentation sur la réutilisation des flacons en plastique à usage unique. Les résultats sont prometteurs : jusqu’à quatre réutilisations possibles sans impact sur la mortalité cellulaire ni sur le protéome des lignées étudiées.
- Certains établissements ont également amorcé des substitutions ciblées : retour aux flacons en verre, suppression des blouses synthétiques au profit du coton, mutualisation du matériel entre équipes pour éviter les doublons.
Ces démarches témoignent d’un changement de culture. Le plastique n’est plus perçu comme un consommable inévitable, mais comme une ressource à rationaliser.
Une dynamique portée par l’écosystème
Ces initiatives s’inscrivent dans un mouvement plus large : celui d’une recherche qui cherche à concilier innovation, performance et responsabilité environnementale.
En parallèle, des entreprises françaises comme Atis Technologie, à l’origine de la plateforme Recyclab, contribuent à cette transition en proposant des solutions concrètes pour identifier, collecter et revaloriser le matériel scientifique en fin de vie.
Cette collaboration entre acteurs publics et privés illustre une évolution de fond : la réduction du plastique n’est plus un enjeu marginal, mais un pilier d’innovation et d’exemplarité pour la communauté scientifique.
Pourquoi ces démarches sont essentielles
- Mesurer pour agir : l’évaluation de l’empreinte plastique est un point de départ concret pour piloter les actions de réduction.
- Optimiser les coûts et les flux : la réduction des achats de consommables et des déchets produits s’accompagne d’un gain économique mesurable.
- Renforcer la crédibilité environnementale : ces initiatives s’inscrivent dans les politiques RSE et les obligations de reporting extra-financier auxquelles sont désormais soumises de nombreuses structures publiques et privées.
- Inspirer d’autres secteurs : si un environnement aussi normé que celui de la recherche peut adapter ses pratiques, il devient un modèle pour d’autres domaines à forte exigence technique.
L’approche Recyclab
Chez Recyclab, nous accompagnons les laboratoires, centres de recherche et entreprises de R&D dans la réduction de leur empreinte plastique :
- cartographie des flux et des usages ;
- identification des leviers de réduction et de réutilisation ;
- accompagnement à la mise en œuvre de protocoles alternatifs ;
- évaluation des impacts environnementaux et économiques.
Recyclab s’inscrit dans cette volonté d’agir au plus près du terrain en reliant les besoins concrets des laboratoires aux solutions techniques de réemploi et de recyclage.
Pour aller plus loin
- Article du CNRS : Reducing plastic in research – laboratories are leading the way (mai 2025) — www.cnrs.fr
- Projet Redplast_up : anr.fr/Projet-ANR-21-CE04-0008
