
Recycler en laboratoire, c’est une idée qui semble évidente. Mais dans la pratique, la majorité des équipements et consommables techniques terminent encore… à la benne. Manque de filières, de temps, de visibilité, ou d’intérêt économique ? La réalité est souvent un mélange de ces facteurs. Pourtant, des solutions existent pour sortir de cette impasse — à condition de lever certains blocages concrets.
Des freins bien réels dans les laboratoires
Dans la plupart des laboratoires, la priorité reste la recherche, la rigueur scientifique, et la sécurité. Le tri, le recyclage ou le réemploi ne font pas toujours partie des réflexes. Plusieurs raisons expliquent cette situation :
- Manque de temps et de ressources : les équipes techniques sont souvent mobilisées par des tâches urgentes et critiques ; la gestion des équipements usagés passe après.
- Manque de filières identifiées : pour un congélateur, une hotte ou un poste de sécurité, il n’est pas toujours clair où ni comment recycler — et les entreprises de collecte ne sont pas toujours équipées pour ces flux spécifiques.
- Manque de coordination : entre installateurs, équipes internes, direction technique ou RSE, la question du recyclage du matériel peut se diluer dans l’organisation.
- Craintes réglementaires ou sanitaires : dans les secteurs sensibles (santé, biologie, chimie), l’idée de réemployer du matériel peut soulever des réticences.
À cela s’ajoute un facteur simple, mais structurant : l’absence d’habitude. Dans la majorité des établissements, il n’existe pas encore de procédure définie pour valoriser ou redistribuer les équipements usagés. Alors, par défaut, on jette.
Ce qu’Atis observe sur le terrain
En tant qu’installateur de laboratoires, Atis Technologie intervient au plus près des équipements. Lors des projets de rénovation, de transfert ou de remplacement, un constat revient systématiquement : du matériel encore fonctionnel est retiré… et part à la déchetterie. Parfois pour des raisons techniques, souvent simplement faute d’alternative connue ou de temps pour organiser autre chose.
C’est particulièrement vrai pour :
- le mobilier technique (paillasses, armoires ventilées, sorbonnes),
- les équipements semi-lourds (agitateurs, incubateurs, hottes, etc.),
- les éléments connexes (chaises, armoires, supports…).
Or dans de nombreux cas, ces équipements pourraient servir à d’autres structures — start-up, établissements publics, associations scientifiques, etc. Mais les solutions de mise en relation n’existent pas toujours, ou ne sont pas connues.
Une réponse simple : RecycLab
C’est pour répondre à ces blocages concrets que RecycLab a été créé.
RecycLab, c’est une bourse d’échange gratuite de matériel scientifique. La plateforme permet aux laboratoires, établissements, ou installateurs de proposer du matériel qu’ils n’utilisent plus — ou d’en récupérer, sans coût, sans commission, et sans intermédiation commerciale.
L’objectif n’est pas de créer un marché secondaire, mais une boucle de réemploi locale, simple et ouverte. Le matériel reste dans le circuit scientifique, plutôt que de finir en déchet, et d’autres peuvent en bénéficier — en particulier des structures à budget contraint.
La force de RecycLab, c’est sa simplicité :
- aucune logistique intégrée, mais des mises en relation facilitées,
- une base accessible et transparente,
- des annonces régulièrement mises à jour.
Et surtout : une initiative pensée par des acteurs du terrain, pour répondre à des situations concrètes.
Repenser nos habitudes, sans complexité
Il ne s’agit pas de transformer chaque laboratoire en centre de tri. Mais d’intégrer, dès maintenant, un nouveau réflexe : avant de jeter, se demander si quelqu’un d’autre pourrait en avoir besoin.
Avec des outils simples, une meilleure circulation de l’information, et quelques changements d’organisation, les laboratoires peuvent devenir des acteurs puissants de la transition circulaire — sans alourdir leur charge, ni sacrifier leur performance.
Et si le recyclage n’était pas un objectif lointain, mais juste une affaire d’outils et d’habitudes ?
