
Dans un contexte de tensions budgétaires, d’exigences environnementales croissantes et de besoin d’agilité, les laboratoires sont de plus en plus nombreux à envisager le réemploi comme un levier d’action pertinent. Pourtant, entre injonctions réglementaires et habitudes bien ancrées, faire évoluer les mentalités autour de l’économie circulaire n’est pas toujours simple.
Voici quelques clés pratiques pour initier un changement en douceur… mais durable.
1. Commencer par les usages du quotidien
Des changements simples peuvent déjà amorcer une prise de conscience collective :
- Remplacer les boîtes jetables par des contenants réutilisables pour les échantillons non contaminés.
- Mettre en place une boîte de récupération pour les bouchons de tubes, pinces, racks, etc.
- Identifier un référent “gestes durables” dans l’équipe qui alimente un tableau de bonnes pratiques visibles dans le labo.
Astuce rapide : afficher une petite signalétique “Réutilisable ? Vraiment nécessaire ?” à côté des stocks ou des zones de tri. Cela invite à réfléchir sans culpabiliser.
2. Valoriser les bénéfices humains et scientifiques
Un budget matériel optimisé grâce au réemploi peut :
- Financer un poste technique ou un contrat doctoral.
- Libérer des fonds pour des formations ou du matériel plus stratégique.
- Renforcer la cohésion d’équipe autour d’un projet commun.
Exemple : un laboratoire de biologie a pu maintenir une mission terrain grâce à l’achat d’un congélateur -80° en seconde main via une plateforme comme Recyclab. Résultat : mission préservée, équipement livré en 72 h.
3. Montrer l’exemple… et oser en parler
Un.e responsable de labo qui :
- commande un agitateur magnétique reconditionné,
- met en place une démarche de mutualisation avec le labo voisin,
- ou partage son retour d’expérience en réunion d’équipe,
…peut rapidement changer la perception du réemploi et démontrer que ce n’est ni un “plan B”, ni une perte de qualité.
Idée : Organiser un « café labo circulaire », une pause de 30 minutes pour partager des idées simples à tester sans bouleverser l’organisation.
4. S’appuyer sur des solutions fiables
La peur de perdre du temps ou de prendre des risques reste un frein majeur. Il est donc crucial de :
- choisir des prestataires connus pour leur fiabilité et leur traçabilité ;
- privilégier des équipements garantis, reconditionnés, testés ;
- informer l’équipe en amont sur les modalités de suivi et d’entretien.
Recyclab propose des équipements de seconde main, vérifiés et livrés avec des certificats techniques. Plusieurs établissements publics comme des IUT, CNRS ou universités utilisent déjà le réemploi pour accélérer leurs achats sans compromis sur la qualité.
5. Intégrer le réemploi dès la phase projet
Pourquoi attendre que le matériel soit manquant pour penser seconde main ?
- Penser à inclure une part d’équipements reconditionnés dans les demandes de financement ;
- Anticiper les besoins : certains congés ou départs peuvent libérer du matériel à revaloriser en interne ou sur une plateforme ;
- Identifier les gisements potentiels dès le montage du projet.
Astuce : dès qu’un projet démarre, créer un fichier partagé “besoins / réemplois / dons potentiels” pour visualiser les opportunités d’économie.
En résumé
Le réemploi ne s’impose pas. Il s’explique, se teste et s’ajuste. C’est en le rendant visible, collectif et pragmatique qu’il peut devenir une évidence.
Les responsables ont un rôle moteur à jouer pour faire de l’économie circulaire une culture partagée, sans dogme ni injonction, mais avec conviction et pédagogie. Et cela commence… par une discussion autour d’une pièce de matériel à reconditionner.